En images : Un projet minimaliste sublimant le passé
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Un minimum de matériaux pour l’unité, des lignes épurées pour la sobriété, du mobilier intégré pour libérer l’espace et une grande attention portée aux détails. Orchestrée par l’architecte Alexandru Patrichi, la rénovation de cet appartement blotti dans une maison de maître de 1901 incarne un minimalisme sublimant le passé.
Aux abords de l’avenue Louise, dans la commune bruxelloise d’Ixelles, l’appartement acquis par l’architecte Alexandru Patrichi se niche au deuxième étage d’une maison de maître construite en 1901 par l’architecte belge Albert Dumont. L’appartement présenté ici se trouve au deuxième étage, et occupe un seul niveau sur une surface de 90 m2. Visite d’un projet minimaliste et épuré, sublimant le passé.
Un idéal minimaliste
Amoureux des lignes épurées et des matériaux naturels comme le bois et la pierre, porté par des idéaux minimalistes et le souci d’une architecture respectant au maximum la culture locale, l’architecte s’est plu à métamorphoser à son image cet appartement dont la configuration originelle présentait de nombreux cloisonnements. « Pour aménager et dégager ces espaces relativement restreints, je me suis attelé à optimiser tous les mètres et les centimètres carrés disponibles en développant un maximum de mobilier intégré, commente Alexandru Patrichi. Un des objectifs était d’avoir le moins de mobilier possible pour gagner le plus d’espace. Les seuls meubles qui ont été achetés sont le canapé, la table, les chaises et les lits. »
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Comme à l’origine
Tous les anciens revêtements de sol ont été retirés pour ne garder que la structure des planchers. « Il y avait une dalle de sol en béton dans l’extension, mais les planchers d’origine étaient en structure bois », précise l’architecte. Un doublage de la structure a été réalisé pour ces derniers, afin d’intégrer une isolation acoustique. Un nouveau parquet massif en noyer recouvre tout l’appartement, à l’exception de la salle de bains parentale et de la salle de douche. « Au fil du temps et des divers occupants, le plancher d’origine avait disparu. Je souhaitais rendre hommage à l’histoire du lieu en réintégrant des matériaux authentiques là où c’était possible, mais je ne connaissais pas la nature du revêtement de sol d’origine. C’est en visitant l’appartement du dessus que j’ai découvert qu’il s’agissait d’un parquet en chêne massif posé à bâtons rompus. » Pour aller au bout de sa démarche, l’architecte a choisi une composition classique très similaire, à savoir une pose en chevrons.
Du mobilier façon Lego
L’architecte s’est chargé de dessiner l’ensemble des mobiliers intégrés, en prévoyant toutes les découpes nécessaires pour assembler les éléments sur place, à l’instar d’une construction Lego.
Le plus grand et le plus important élément borde la cuisine. L’architecte a composé une « boîte » technique intégrant à la fois la buanderie, le chauffe-eau, une réserve pour la cuisine avec un espace pour le tri des poubelles, ainsi qu’un vestiaire qui se prolonge en bibliothèque ouverte sur le couloir de circulation. On accède à l’ensemble de ces fonctions via des portes totalement fondues dans le décor boisé.
Ouvert sur la salle à manger, le placard de cuisine, d’un blanc immaculé, peut être entièrement dissimulé à la vue grâce à un jeu de panneaux en accordéon. En position fermée, la finition en placage chêne naturel crée un bel arrière-plan qui met en valeur l’îlot habillé de plaques de marbre blanc.
Réalisation Alexandru Patrichi Architects
Texte Stephan Debusschere
Photos Laurent Brandajs
Découvrez le reportage complet dans Je vais Construire n°428.
L’architecte a fait le choix d’utiliser un minimum de matériaux pour créer un ensemble très homogène. Les tonalités sombres du placage en chêne naturel brossé épousent celles du parquet massif en noyer et créent un contraste fort avec la blancheur des autres éléments.
Le placage en chêne naturel du grand mobilier intégré se prolonge pour dissimuler le rail de la porte coulissante blanche permettant d’isoler le séjour. Le système de ventilation a été placé dans le faux plafond du couloir de circulation.
La cheminée et les radiateurs font partie de ces éléments d’origine que l’architecte a souhaité maintenir, dans le respect de l’histoire du lieu. Le séjour, en façade arrière, s’ouvre sur un intérieur d’îlot très verdoyant dont les occupants profiteront pleinement lors de l’aménagement prochain d’une terrasse.
Dans la chambre parentale, le mobilier intégré façonné tout autour du lit constitue le dressing.
La salle de bains est à l’image du reste de l’appartement dans sa composition de matériaux et de mobilier intégré. Le marbre au sol a, lui aussi, fait l’objet d’une pose en chevrons. Révélateurs du soin apporté aux détails, les boutons de commande du W.-C. suspendu disparaissent sous le placage en chêne naturel.
Située dans le couloir central, la bibliothèque s’insère dans le prolongement du grand meuble conçu sur mesure par l’architecte. Le regard est happé par la lumière émanant des fenêtres du séjour donnant sur l’intérieur d’îlot.
Le parquet en noyer massif se prolonge dans la chambre parentale, située à droite de l’entrée, à l’avant de l’appartement. Dans la bibliothèque, les étagères en MDF laqué blanc semblent supportées pas les tubes de métal créant verticalité et légèreté.
Les volumes du bureau vitré et du salon résultent de l’agrandissement de l’appartement réalisé au tout début des années 1990. Le travail de ferronnerie des portes trouve son écho dans la nouvelle grille de protection de la cheminée d’origine.
Les portes vitrées en ferronnerie fine relient le bureau au salon et créent une communication visuelle et physique tout en amplifiant la sensation d’espace.
Ouvert sur la salle à manger, le placard de cuisine peut entièrement disparaître derrière un triptyque de panneaux reliés par des charnières permettant de le déplier et le replier très aisément.
Ouvert sur la salle à manger, le placard de cuisine peut entièrement disparaître derrière un triptyque de panneaux reliés par des charnières permettant de le déplier et le replier très aisément.
Lorsque les panneaux du placard sont fermés, l’îlot en marbre blanc est le seul élément qui indique la présence de la cuisine à cet endroit. La porte qui mène à la « boîte » technique, à gauche de la cuisine, est, elle aussi, invisible.
Les panneaux composant le triptyque sont revêtus de blanc du côté intérieur, afin de se fondre au décor de la cuisine en position ouverte.
D’une blancheur immaculée, la cuisine présente un îlot habillé de plaques de marbre en provenance de Roumanie, pays d’origine de l’architecte. La crédence et le plan de travail avec sa zone de cuisson présentent le même matériau.
En position fermée, les panneaux en placage chêne naturel qui dissimulent le placard de cuisine créent un bel arrière-plan mettant en valeur l’îlot marbré.
L’appartement se trouve au deuxième étage (petites fenêtres) de cette maison de maître construite en 1901 par l’architecte belge Albert Dumont.