En image: Métamorphose côté jardin
Rénovation, Rénovations mitoyennes, Reportages
Cette maison des années 1960 a été entièrement transfigurée… ou presque. Car la façade avant, inchangée, ne laisse en rien présager l’explosion spatiale et lumineuse qui s’est produite à l’arrière du bâtiment. Une extension vitrée sur deux niveaux s’ouvre désormais côté jardin pour donner un nouveau souffle à cette mitoyenne démodée.
Même si sa structure en béton est stable et saine, l’habitation que Marie et Julien ont acquise offre un look vieillot qui ne leur plaît guère. La mission confiée à l’atelier d’architecture AUXAU ? Rénover la bâtisse de fond en comble pour la mettre au goût du jour et y greffer quelques mètres carrés supplémentaires. Grâce à l’extension des premiers niveaux et à l’aménagement du grenier sous toiture, la maison offre aujourd’hui une surface confortable pour le couple et ses deux enfants.
Connexion au jardin
Bien que situé au même niveau, le rez-de-chaussée n’était pas en relation avec le jardin. Outre le hall d’entrée, il était occupé par des caves et un long garage présentant de minuscules ouvertures vers l’extérieur. Les pièces de vie étaient installées au bel étage, un niveau au-dessus de l’espace vert. À l’arrière, la cuisine et la salle à manger s’ouvraient sur une petite terrasse dotée d’un escalier pentu menant au jardinet. Objectif premier de la transformation ? Connecter les espaces de vie avec le jardin. « Nous avons profité de l’existence de murs mitoyens plus profonds de part et d’autre de la maison pour prolonger l’espace existant sur deux niveaux », explique l’architecte Cédric Callewaert. En réduisant la profondeur des caves et du garage, un espace suffisant s’est dessiné pour implanter la cuisine et la salle à manger au même niveau que le jardin. Grâce à sa double hauteur, l’extension donne également du volume au séjour installé au bel étage. Longeant la nouvelle façade entièrement vitrée, le vide créé entre les deux niveaux permet au séjour de dialoguer avec le rez tout en offrant une généreuse sensation d’espace. Cerise sur le gâteau, une mezzanine suspendue dans le vide accueille un petit coin lecture qui surplombe la salle à manger.
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Optimisation des espaces
Combinés à du mobilier intégré, les nouveaux escaliers dévoilent plusieurs facettes. Car l’idée de rentabiliser l’espace revient comme un leitmotiv à chaque étage. Concrétisé par un travail précis de menuiserie, ce concept permet également d’intégrer subtilement le mobilier à l’architecture. Depuis l’entrée, un long mur de placards se déroule au rez-de-chaussée jusqu’en dessous de l’escalier. Les armoires sont placées en léger retrait par rapport à la volée de marches pour dégager un passage confortable. Habillé d’un garde-corps en MDF laqué, l’escalier en chêne massif est déposé sur l’ensemble de rangements. Au premier étage, l’escalier vers les chambres s’intègre dans une « boîte » qui rassemble plusieurs fonctions. « Pour optimiser l’espace, nous avons imaginé un “bloc escalier“ qui intègre un foyer d’angle, un coin TV, un meuble bar, une bibliothèque et un rangement pour les jeux d’enfants », précise l’architecte. Une porte coulissante permet de fermer le passage vers les étages pour isoler les chambres des pièces de vie. Lorsqu’elle coulisse, cette porte en découvre une autre, donnant accès à un espace de rangement que les enfants transforment allègrement en super cachette ! À l’opposé, le salon agrémenté de la cassette d’angle fait également office de coin télé lorsque le panneau affleurant au foyer coulisse pour révéler l’écran. Le centre de la pièce accueille une zone de détente face aux flammes et au meuble bar dissimulé derrière un panneau blanc. Parfaitement alignée au bloc-escalier, la paroi de bois opposée participe subtilement à la définition de l’espace.
Réalisation AUXAU – atelier d’architecture
Texte Marie Delooz
Photos Laurent Brandajs
Découvrez le reportage complet dans Je vais Construire n°429.
Pour gagner de l’espace, une extension s’est greffée sur les deux premiers niveaux et une lucarne a été intégrée à la toiture entièrement refaite et isolée.
Pour respecter la hauteur minimale de 2 m 50 imposée par les prescriptions urbanistiques, il n’y a pas de faux plafond dans la cuisine. Ce sont donc des spots apparents, placés directement sur la dalle de béton existante, qui éclairent l’îlot central.
La lumière entre à profusion par la façade vitrée et met en évidence les briques peintes du mitoyen d’origine, qui contrastent avec les menuiseries léchées. Joliment surligné d’une main courante en chêne, le garde-corps en MDF blanc suit les découpes très graphiques des marches et contremarches.
Pour optimiser l’espace, les axes de circulation sont regroupés le long du même mitoyen sur lequel se déroule l’enfilade de marches.
Le volume ouvert sur deux niveaux dans le prolongement du séjour donne l’impression d’un espace plus grand.
Offrant une note de chaleur aux murs blancs, le lambris en bois dissimule une grande gaine technique.
Le panneau blanc situé entre l’escalier et la bibliothèque est une porte coulissante qui permet de fermer l’accès vers les étages, libérant alors le passage vers un espace de rangement réservé aux jeux des enfants.
Une baie intérieure offre un regard entre la cage d’escalier et le salon.
La paroi en bois a été dimensionnée pour s’aligner précisément au bloc-escalier et définir un espace intermédiaire.
Comme une touche de finition, la lisse en bois parachève délicatement le garde-corps de verre et d’acier.
Dans le dressing aux parois noires, le miroir agrandit la pièce.
Les sols des étages sont revêtus de pin des landes vitrifié. La chambre parentale se prolonge dans la salle de bains au travers d’une grande baie qui pourrait à l’avenir être équipée de panneaux coulissants.
Implantée à l’endroit de l’ancienne trémie d’escalier, la douche carrelée de mosaïques est intégrée à fleur du revêtement de sol.
Comme fil conducteur de l’intérieur, le trio de blanc, de noir et de bois s’affiche également dans la salle de bains des parents.
Un meuble TV-bibliothèque se niche discrètement dans la chambre parentale.
Une grande lucarne côté jardin permet d’agrandir l’espace sous toiture et d’installer un bel espace bureau.
Le mur coloré offre une belle présence en fond de perspective. En haut à gauche, on devine la baie creusée dans le bloc-mobilier pour communiquer avec l’escalier.
La mezzanine parachevée en Mortex est réalisée en structure bois pour éviter d’alourdir la construction.
Julien apprécie particulièrement le petit coin lecture suspendu qui communique avec les espaces du bas.
Caché dans la niche sous l’îlot central, un radiateur est discrètement habillé de panneaux plaqués de bois.
L’habitation s’articule en perspectives et en jeux de volumes qui créent une agréable sensation d’espace.
Des portes rentrantes dissimulent le nécessaire à petit-déjeuner installé dans une niche en bois.
Décalés en retrait de l’escalier, les placards laissent apparaître les découpes géométriques des marches en chêne qui contrastent avec le blanc des panneaux.
Les garde-corps vitrés assurent la sécurité sans cloisonner l’espace.
L’ouverture du grand coulissant permet de connecter la cuisine et la terrasse, dont les revêtements identiques en bois donnent l’impression d’un espace continu.
En partie inférieure et supérieure, on aperçoit les grilles de passage d’air pour le radiateur caché à l’arrière du meuble.
La façade avant n’a pas changé. Seule la porte de garage est neuve et les châssis ont été repeints.